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Se prononcer sur des sujets d'ordre socipolitique dans le but d'éduquer la jeunesse à être entreprenante et engagée à la gestion de la chose publique et conscientiser les gouvernants à être responsables, justes et respectueux des Droits humains. .

Tchad - Tel père, tel fils – septembres noirs

Tchad
Tel père, tel fils – septembres noirs
 
Très subtile, mais prévisible, le plan d’extermination des Tchadiens de seconde zone fait son petit bout de chemin. Déby père a entamé le boulot, Déby fils poursuit sur la même lancée pour le parachever. Leur dénominateur commun, le mois de septembre.

Le 17 septembre 1984, communément appelé SEPTEMBRE NOIR, Idriss Déby, à l’époque commandant en chef des Forces Armées du Nord (FAN) d’Hissein Habré, s’était rendu à Déli, une localité située à 28 kilomètres de Moundou pour le ralliement d’anciens Codos (appellation des militaires passés par la rébellion) du logone, du Mayo kebbi et de la Tandjilé. Là, les Codos qui avaient cru à la bonne foi des autorités de N’Djaména et qui ont accepté de croiser les armes au sol afin d’allumer le chalumeau de la paix avec leurs frères d’armes se sont vus littéralement abattus par un peloton d’exécution à la tête duquel se trouvait un certain Colonel Idriss Déby. Ce fut un carnage indescriptible. Déli était à sang et à feu. Aucune chance de survie pour ces centaines de soldats aux mains nues mitraillés à bout portant.

La mission de Déby ne s’était pas arrêtée là. Tous les villages environnants ont subi la folie des hommes du FAN. Des centaines de villages furent incendiés, endeuillant des familles entières et provoquant le départ des milliers de réfugiés. Puis commença la chasse aux sorcières. Seize fonctionnaires derrière leurs bureaux furent, eux aussi, lâchement exécutés. C’était la désolation totale à Moundou et Déli en septembre 84 et comme il n’y a jamais un sans deux, l’histoire se répète en septembre 2022.
 
Le 13 septembre 2022, c’est au tour de Kyabé, dans le Lac Iro, de vivre les atrocités des hommes en armes protégés par le pouvoir de N’Djaména contre des paysans dépouillés préalablement de toutes armes de défense. Cette fois-ci, ils agissent par procuration pour brouiller les pistes comme ils l’ont fait à l’époque en effaçant toutes les traces du septembre noir. Ce 13 septembre 2022, sous couvert d’un conflit éleveurs agriculteurs, des villages sont attaqués et incendiés les uns après les autres. Du village de Mbarabé à Bolobissi, en passant par Bebolo (Djowai), Biobe, Siye, Bara, Koloma, Soubo, Bohobe, Koskobo, Maleniko, Ngarongo, les assaillants ont tout brûlé sur leur passage

Le bilan est lourd. « 17 morts, 4 autres corps confisqués par les terroristes, 27 blessés, 178 cases brulées, 104 bœufs, 100 chèvres et 8 millions de nos francs emportés par les assaillants, 2 femmes ont été enlevées et torturées avant d’être relâchées ; 4 chefs de village et un chef de canton arrêtés et déportés à Sarh par le Commandant de Compagnie de la gendarmerie de Kyabé », informe Nanga Mbah Makadjé, le président du comité de crise du conflit agriculteurs-éleveurs dans le Lac Iro.

Dans un rapport publié en juillet 2021, l’ONU avait annoncé que les affrontements intercommunautaires au Tchad auraient fait 309 morts et 182 blessés, plus de 6 500 déplacés, outre la destruction de biens et de moyens de subsistance, ainsi que de très fortes tensions entre les communautés. Cependant, aucune mesure conséquence n’est prise pour dissuader les éleveurs lourdement armés par les autorités locales et centrales parce que c’était un génocide programmé par les cerveaux du Frolinat depuis 1966. A-t-on besoin d’autres explications à cela vu l’attitude partiale du pouvoir de N’Djaména dans la gestion de ces crises ?
 
Silence, on tue et vous n’avez même pas le droit de pleurer vos morts.
Silence, on tue et vous n’avez pas le droit de dénoncer, sinon vous êtes taxés de haineux.
Silence, on tue et vous n’avez pas le droit de réclamer un Etat fédéral pour y vivre dignement.
Silence, on tue et on vous imposera les conclusions d’un Dialogue à une corde pour pérenniser le pouvoir de Déby fils qui doit achèvera ce que le père a commencé.
Un silence qui s’est imposé à Haroun Kabadi, Président du Conseil National de Transition et à Gali Ngothé Gatta, Président du présidium du DNI 2022, tous deux natifs de Kyabé, actuellement rouge de sang.
 
Les Occidentaux ont besoin de l’Afrique sans les Africains
Eux, ont besoin du Sud sans les Sudistes. 
Ne cherchez pas du midi à quatorze heures. Prenez vos responsabilités avant qu’il ne soit trop tard.
 
MIARIM Dillah Evariste

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